5.2.14

Hemoragy, The Thirst World War, guerriers thrash

Avec son quatrième album, le quatuor français thrash déclare ouverte la 3ème guerre mondiale de la soif ! Entre deux bières et deux gorgées de Jack Daniels, nous avons voulu en savoir plus sur leurs délires éthyliques, ou pas. Entretien.

Pouvez-vous nous raconter les origines de la formation ? Quelles sont vos sources d'inspirations ? 
Lynda Siewicz (basse) : Hemoragy est composé des deux frères Johannes et Steve Musslin (respectivement guitare/chant et batterie) qui sont nés avec du rock’n roll dans les oreilles et ont toujours voulu monter un groupe ensemble ! Je les ai rencontrés il y a une dizaine d’années lors de soirées bien alcoolisées et le contact est tout de suite passé ! Enfin des musiciens qui avaient cette flamme en eux bien présente ! Auc ours de ces dernières années, nous sommes devenus un trio très solide qui a eu plusieurs guitaristes. Depuis quelques mois, nous jouons avec Victor Rosan et ça le fait ! Les compos viennent comme ça, d’une manière très instinctive. Un riff sort et on sait déjà comment on va l’embellir, comment chacun va pouvoir apporter sa touche personnelle. 

Jouer du thrash en France où le metal extrême est un peu mieux considéré par l’underground, comment est-ce ? 
L.S. : Personnellement, je ne pense pas que le metal extrême est mieux considéré en France car on arrive à avoir de bonnes dates, des fans, etc… Je dirais que, comme il y a moins de groupe thrash en France, le metal extrême prend plus de place et, forcément, les concerts sont plus orientés extrême ! En fait, on ne se pose pas trop la question de savoir ce qui est apprécié ou pas, on joue ce qu’on a envie de jouer et comme on a envie de le jouer ! 

Pouvez-vous nous en dire plus sur l'enregistrement de votre nouvel album "The Thirst World War" ? C'est une sorte d'hommage à Tankard ? 
L.S. : « The Thirst World War » est notre quatirème album et il est basé sur le concept de la 3ème guerre mondiale de la soif ! Le but du jeu est de rendre ivre mort la partie adverse en utilisant l’alcool de son propre pays ! Ce n’est pas une sorte d’hommage à Tankard, ce sont nos idées et elles sont loufoques ! La pochette représente une carte du monde bourrée de clichés, de démesures, d’anachronismes, de stéréotypes, tout ça avec une bonne dose d'humour ! Par exemple, il y a un français qui se bat avec son champagne et son vin à califourchon sur un tonneau, en charentaises trouées avec son béret, son gros nez de poivrot, à côté d’une bonne table bien garnie de mets succulents et de filles, une manière de montrer que c’est un bon-vivant ! Bacchus admire la scène depuis son nuage en se frottant les mains ! Le dessinateur, qui a su concrétiser nos idées avec autant de détails, est un français du nom de Phil Umbdenstock. Son style graphique colle parfaitement à notre univers. Sinon, nous avons enregistré ce disque, ainsi que le premier (« First Blood ») et le second (« Headbang ‘Till Death »), au Hybreed Studio, en région parisienne, avec Andrew Guillotin. Ce mec là travaille très bien ! Il sait comment faire sonner les instruments au grès de nos désirs ! C’est un peu un magicien capable de mettre en place notre musique sur un support, à l’instant T. Et, en plus, on rigole bien ! 

Pouvez-vous nous parler des sujets de vos textes et la façon dont vous composez à trois ou quatre ? 
L.S. : Nos textes sont basés sur des histoires vraies. Parfois, des éléments fantastiques s'y intègrent et, à la fin, on se demande si ce sont des histoires vraies ou non ! Il y a beaucoup d’humour aussi dans les textes et l’esprit rock’n roll reste très ancré ! Comme lorsque l’on raconte les journées de pêche aux poissons entre métalleux où ça ne se passe pas comme on l’avait prévu ! (voir « Fishing Among Metalheads » sur « HeadBang ‘Till Death »). Sur notre dernier album, il y a l’histoire d’un homme qui, à force de travailler dans le bâtiment, s’est tellement endurci qu’il devient l’homme cafard. Il n’a plus mal, plus chaud, ni froid, et il devient plus résistant (« The Cockroach Man »). On peut également rendre hommage à notre ancien camion, très vieux, qui malgré ses maladies de rouilles, borgne comme il était, il avait un phare en moins, nous a toujours emmené à bon port ! (“The Hemo Truck” sur “Headbang ‘Till Death”). Nous pouvons abordé la « révolution des saucisses » à la boucherie (« Evil Sausage » sur « The Thirst World War ») ou encore l’histoire véridique d’un fils enterré vivant alors qu'une voyante en avait connaissance ! (“The Coffin Trap” sur “The Thirst World War”). Comme tu peux le voir, il y a plein d’histoires différentes qui nous inspirent, je vous invite tous à aller les découvrir ! Pour la composition, d’une manière générale, Johannes élabore des structures, des riffs puis nous posons nos parties instrumentales dessus, ou nous rajoutons d'autres riffs. Une certaine atmosphère se dégage de la musique et cela nous inspire pour trouver des textes adaptés ! 

Quels sont vos plans pour le futur ? 
L.S. : Actuellement, on sort de studio où nous avons enregistré une petite surprise ! Et puis, on continue de composer pour les albums suivants et nous tournons un peu partout. On recherche des dates même au-delà des frontières, et peut-être qu’une petite tournée en Espagne se concrétisera. Que vive le rock’n roll ! 

Propos recueillis par Dead Zone
Photos : DR

Hemoragy, The Thirst World War (Misantrof ANTIRecords)
Sortie en mai 2013

www.hemoragy.com

Hemoragy, Don't Sleep, live, Hellfest 2011