17.1.14

Jack Starr Featuring Rhett Forrester, Out Of The Darkness, The story

Né d’une mère française et d’un père américain, Jack Starr a débuté sa carrière de guitariste à Paris avant de former, à New York, aux débuts des années 80, la première mouture de Virgin Steele. Courant 1983, il entame une carrière solo en compagnie du chanteur Rhett Forrester (ex-Riot), du batteur Carl Canedy et du bassiste Gary Bordonaro (The Rods). Le quatuor réalise alors l’album "Out Of The Darkness", une pièce maîtresse du heavy metal US des 80’s et l’un des meilleurs témoignages soniques du chanteur défunt. Entretien avec le guitariste virtuose qui poursuit, aujourd’hui, une brillante carrière au sein de Burning Starr et du Jack Starr Blues Band.

Est-ce que tu continues à améliorer ton français ?
Jack Starr : (rires) Je te confirme que mon français s’améliore parce que je le parle tous les jours avec ma mère qui corrige constamment ma grammaire. Elle était professeur de français aux Etats-Unis.

Pour toi, quel est le souvenir le plus vivace de l’enregistrement d’"Out Of The Darkness" ?
J.S. : Mon premier souvenir est la grandeur du studio dans lequel nous nous sommes retrouvés. Je n’avais jamais été dans un tel endroit auparavant. Je me souviens également que le producteur, Carl Canedy, avait un attaché-case métallique avec sa broche à dents à l’intérieur. Plus tard, j’ai acheté le même attaché-case (rires).

C’était ton premier album en solo, comment s’est déroulé le processus de création ? Est-ce que c’était très différent de ce que tu avais connu avec Virgin Steele ?
J.S. : Pour moi, la différence majeure est que je n’avais pas besoin de demander à une autre personne son approbation pour la composition d’un morceau ou une idée d’arrangement. Dans Virgin Steele, tout venait de moi mais je devais partager mes idées avec les autres membres du groupe et Dave DeFeis, le chanteur. Cette fois-ci, je devais décider par moi-même ce qui sonnait le mieux.

Quel souvenir gardes-tu de votre performance au Breaking Sound Festival à Paris, au cours de l’été 1984 ?
J.S. : Je me souviens très bien du Breaking Sound. C’est et ça restera la pire prestation de ma vie ! (ndlr : en ce qui nous concerne, on garde un souvenir fort de la présence de Rhett). Il faut dire qu'il m’est arrivé une sacrée tuile. J’ai branché ma guitare sur l’ampli qui était sensé être le mien et, en fait, je me suis retrouvé raccordé à un ampli basse Marshall. Le son était horrible. Ce jour-là, j’ai été très frustré et j’ai déçu beaucoup de fans. Cela ne m’arrivera plus jamais. Maintenant, si le son n’est pas le bon, je ne joue pas. Après cette prestation désastreuse, j’étais vraiment contrarié en rentrant aux Etats-Unis. Je savais que j’allais devoir prouver à moi-même et au monde entier que j'étais un bon guitariste. Donc, lorsque j’ai été invité au Texas pour être interviewé au cours d'une des plus grosses émissions de metal à la radio, Zrock, j’ai amené ma guitare et un ampli et j’ai déclaré : « Maintenant, je vais jouer en live et en direct ». C’était génial et j’ai été le premier à le faire. Cela a tellement bien marché que, dans les semaines qui ont suivi ma prestation à la radio, plusieurs musiciens ont cherché à jouer live, comme Stryper, Metallica ou Pantera… Mais, j’étais le premier à l’avoir fait ! J’ai ainsi prouvé que le cauchemar du Breaking Sound Festival n’était pas de mon propre fait, que je pouvais sérieusement assurer, sur n’importe quelle scène, où que ce soit dans le monde.

Est-ce que l’on peut dire que la réédition d'"Out Of The Darkness" est une sorte d’hommage à Rhett Forrester (ndlr : le chanteur a été assassiné en 1994 à Atlanta) ?
J.S. : Oui, cette réédition est un hommage à Rhett qui a été un bon ami et qui nous a quittés trop tôt. Rhett et moi, nous étions sur la même longueur d'onde même si nous étions très très différents. Rhett était un bon vivant qui aimait boire, se bagarrer et passer la nuit avec des femmes différentes chaque jour. En ce qui me concerne, je suis un petit mec qui ne boit pas beaucoup, ne se bat jamais et qui aime être avec une femme à la fois, sauf si je tombe sur de belles sœurs lesbiennes (rires). La principale chose que l’on avait en commun est cet amour de la musique, du blues et du gospel, comme Elvis, l'importance de jouer avec du feeling. Une fois, il m’a dit : "Jack, je me fous de tous ces guitaristes qui jouent des millions de notes, tu as un super style parce que tu joues avec ton cœur, tout comme moi." Je trouve que c’est ce qui donne de l’importance à cette réédition d'"Out Of The Darkness". 30 ans après, les gens ressentent toujours la sincérité et la passion dans la façon de chanter de Rhett et dans mon jeu de guitare. Ce disque ne sera jamais démodé.

Quelle va être la prochaine étape pour Burning Starr ? Est-ce que vous êtes en train de préparer un successeur à "Land Of The Dead" paru en 2011 ?
J.S. : Effectivement, la prochaine étape sera d'offrir un successeur à "Land Of The Dead" en réalisant un disque meilleur que le précédent. Nous avons déjà commencé à travailler sur cet album, dont le titre devrait être « Stand Your Ground », et nous sommes certains qu’il sera monstrueux. Comme je l’ai déjà dit dans d’autres interviews, de grands groupes comme Metallica ou Iron Maiden peuvent réaliser de mauvais albums, cela n’aura aucun impact négatif sur le fait de remplir des stades ou de gagner de l’argent avec leur musique. Pour nous, les choses sont différentes, nous nous devons de réaliser de bons albums pour exister et pour être pris au sérieux, comme lorsque nous avons joué au Keep It True Festival en Allemagne, en 2013. Un super performance pour Burning Starr ! La prochaine étape pour le groupe est donc de réaliser des albums meilleurs que les précédents, de donner des performances d’un bon niveau et continuer à grandir.

Propos recueillis par Laurent Gilot
Photo : DR

Jack Starr, Out Of The Darkness (Passport Records/Limb Music)
Ressortie le 08 novembre 2013


www.jackstarr.com

Breaking Sound Festival, livret du festival, présentation page 7 de la formation de Jack Starr sous le nom de Virgin Steele (une des nombreuses boulettes de ce festival qui reste tout de même emblématique) :


Jack Starr Featuring Rhett Forrester, Eyes Of Fire, video audio


Jack Starr Featuring Rhett Forrester, Concrete Warrior, video audio