Á première vue, il faut bien l’avouer, avec leurs costumes noirs, leurs brassards aux lettres gothiques, la casquette et la cravache du chanteur, Deathstars joue avec l'imagerie de la seconde guerre mondiale d’une façon un peu douteuse. De là à traiter les cinq suédois de bande de nazillons en herbe, il n’y a qu’un pas qu’on ne franchira pas. Car, il faut bien reconnaître qu’au niveau musical, l’ensemble est un peu plus aimable. Le groupe s’amuse avec les clichés de la morbidité chic comme le montre la vidéo "Death Dies Hard" à l’ambiance très vampiro-gothique. Ça nous rappelle Alice Cooper, Marylin Manson, NIN, Rammstein et on se risquerait presque à dire que Deathstars sont les Mötley Crüe gothiques d’aujourd’hui. Leur nouvel album, "Night Electric Night", arrive fin janvier 2009 après 3 ans d’attente. Dépression, mort, sexe et rock sont, à nouveau, au programme, mais, cette fois-ci, les deathglammers ont élargie leur spectre musical : "Cet album est vraiment le miroir de ces dernières années et de toutes les épreuves que nous avons traversés pour en arriver là", explique le guitariste, clavier, compositeur et producteur Emil "Nightmare Industries" Nödtveidt. "Il dévoile une palette complète d’émotions tout en conservant le côté nerveux et dark de notre musique. Même si les chansons sont plus variées, de l’explosif "Night Electric Night" au très sérieux "Via The End", un morceau que j’ai écrit en une nuit lorsque j’ai découvert le suicide de mon frère (le leader de Dissection), nous avons essayé de rester fidèle à notre identité musicale." Après deux albums, "Synthetic Generation" (2002) et "Termination Bliss" (2006), Deathstars a progressivement trouvé sa voie et impose aujourd’hui un style qui compose avec l’imagerie horrifique et les ambiances venimeuses. "Je suis très content de la façon dont les titres sonnent sur "Night Electric Night" car ils sont vraiment le reflet de ce que nous ressentons dans nos vies de noctambules (insomniaques ou vampires ?) avec, en toile de fond, le son intemporel de la ville déliquescente", poursuit le bien nommé chanteur Andreas "Whiplasher Bernadotte" Bergh. "Je cherchais à combiner des histoires personnelles réelles avec le côté destructeur d’une ville la nuit, les corps nus et la présence délétère de la Russie. C’est une des sources d’inspiration essentielles du rock noir moderne." Deathstars a voulu ainsi restituer l’ambiance post-industrielle des pays de l’ancien bloc communiste qu’il a déjà visité plusieurs fois, de l’URSS en passant par la Serbie. Etrange et charismatique, ambiguë et ténébreux, étouffant et lumineux, l’album "Night Electric Nigh" peut se voir attribuer tous ces qualificatifs surtout lorsque l’on sait que ce disque a été enregistré à New York et Stockholm (la ville d’origine du combo), deux capitales qui sont autant de sources d’inspiration.
Elvira Santa
Deathstars, Night Electric Night (Nuclear Blast)
Sortie le 30 janvier 2009
www.deathstars.net
www.myspace.com/deathstars
En concert à La Locomotive (Paris), avec Sonic Syndicate, le mardi 3 mars 2009

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